Archives par mot-clé : bricolage

Carnet d'observation cinq pièces

La confrontation du privé et du commun

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par Lisa Bousseau, étudiante en L1, ENSA Nantes

Etant donné que les rapports avec l’extérieur sont très limités et que nous devons vivre dans notre logement encore pour plusieurs semaines, les espaces privés acquièrent une particulière importance par rapport aux espaces communs. Les chambres à l’étage sont calmes et situées aux extrémités de la maison. Elles sont donc principalement utilisées lorsque l’on souhaite s’isoler. En effet, ma soeur et moi-même les occupons pour travailler seules mais nous nous y retrouvons de plus en plus pour partager des moments à deux. La chambre des parents est occupée par mon père lorsque ma mère travaille dans le salon et ne souhaite être dérangée et inversement. Le bureau est également investi pour se retrouver plutôt seul. Ma soeur s’y installe souvent pour lire, faire du sport ou jouer de la musique. Ma mère l’occupe aussi régulièrement pour travailler ou moi-même lorsque je souhaite regarder un film en soirée. Le bureau est donc un espace du logement presque constamment investi mais sans être jamais utilisé par plusieurs membres de la famille à la fois. On le privilégie pour réaliser des activités individuelles.

D’autre part, les pièces de vie, habituellement considérées comme des espaces communs, semblent parfois accaparées par un seul membre de la famille comme c’est le cas lorsque les parents sont en réunion de travail. Nous devons donc chacun faire preuve de bon sens et s’adapter à la situation pour cohabiter au mieux ensemble. Cependant, les conflits sont parfois inévitables car la salle à manger est devenue un des espaces les plus prisés du logement. A partir de là, des interrogations peuvent surgir : Qui est le plus légitime à l’occuper ? Comment délimiter les espaces privés des espaces collectifs ?

Lisa Bousseau, plan habité, avril 2020
carnet d'observation six pièces et plus

Confinée dans un ancien théâtre

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par Margot Boudehen, étudiante en L1, ENSA Nantes

Confinement à quatre dans une maison avec jardin. Nous considérons cela comme une chance. Bien sûr la situation nous pèse, comme à tout le monde je suppose, mais nous relativisons et nous nous disons que cela pourrait être pire. En effet, comme ma mère le dit si bien : «Je le vis plutôt bien, j’ai mes enfants, j’ai tout le monde.» Nous sommes ensemble, réunis pour un petit moment, tous à la maison, et cela n’ était pas arrivé depuis plusieurs mois. Alors même si nous ne pouvons pas sortir normalement et que nous trouvons que cela commence à faire long, nous nous sommes habitués, sans ressentir, au final , un sentiment d’enfermement trop fort. Le confinement est présent par la frustration de ne pas pouvoir faire les activités du quotidien et de ne pas avoir accès à une liberté «spontanée » mais le fait de bénéficier d’une grande maison avec un jardin facilite grandement les choses. En effet, chacun a son espace où s’adonner à ses activités, « on ne se marche pas dessus».

Le logement analysé est un ancien théâtre/cinéma que nous renovons depuis environ vingt ans en utilisant le temps libre pour faire quelques travaux. Cette spécificité implique que le volume du logement est très important et que le découpage des espaces est fait par des demis-niveaux.

Margot Boudehen, plan habité, avril 2020
carnet d'observation six pièces et plus

Confinés à 10

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par Flore Destremau, étudiante en L1, ENSA Nantes

Présentation des occupants de la maison :

  • Damien, 53 ans (n’est là que le weekend car il travaille la semaine)
  • Henriette, 52 ans, mère de famille et coach professionel
  • Augustin, 26 ans – cofondateur d’une start up
  • Audrey, femme d’Augustin, 27 ans – Consultante
  • Jean, 1mois et demi, fils d’Augustin et Audey
  • Thibault, 25 ans – Product manager
  • Inès, 24 ans – Développement de business et réinsertion de détenus
  • Bernadette (ou bernie), 21 ans – en stage,
  • Moi (Flore), 18 ans – étudiante en Architecture
  • Paul, 15 ans – en seconde
Flore Destremau, plan et photographies, avril 2020
carnet d'observation six pièces et plus

Les compromis d’usages

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par Claire Delecrin, étudiante en L1, ENSA Nantes

Le confinement a obligé les deux aînés à quitter leur logement étudiant pour revenir dans la maison famille pour des raisons pratiques et de sécurité. Leur retour a eu des conséquences dans l’organisation des espaces du foyer.
En conséquence, certains espaces inoccupés suite à leur départ ont été réinvestis. C’est d’abord le cas de leurs chambres qu’ils ont retrouvées dès leur retour, mais cela correspond aussi à une salle de bain utilisée uniquement par les aînés et donc vide en temps normal.


De plus, les membres habituels du foyer ont également dû changer leurs habitudes suite à leur retour. Cela peut se traduire par des conflits d’espace comme le lieu du petit-déjeuner des enfants où une seule personne à la fois peut s’y installer. Alors lorsque deux membres sont levés en même temps, un des deux est obligé de s’installer ailleurs dans un endroit moins pratique. Le fait d’être de nouveau cinq dans ce logement impose la prise de repas dans la véranda qui doit donc être vidée pour tous les repas si elle a été investie auparavant, cette pièce ne peut donc plus être privatisée comme c’était le cas auparavant. La présence de cinq personnes dans le foyer rend la privatisation des espaces beaucoup plus compliquée principalement car plusieurs personnes veulent utiliser les espaces en commun en même temps.

Claire Delecrin, plan habité, avril 2020
Carnet d'observation cinq pièces

Une maison genrée

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par Elisa Coue, étudiante en L1, ENSA Nantes

Cette maison concentre un tas d’activités, souvent différentes selon le genre des personnes. Il y a dans cette maison une grande part de “réservation des espaces” ou plutôt, comment dire.. Une part de propriété dans les différentes pièces.
Pour illustrer cela, si je prends pour exemple la cave et le garage, ce sont des coins uniquement réservés à mon père, et à mon frère, ce sont des espaces uniquement masculins où la quasi totalité des objets entreposés leur appartiennent.
Ce phénomène ne se produit pas avec les filles de la maison, enfin, si, dans le sens où elles ne pratiquent pas les activités du garage et de la cave.

Il est aussi important de remarquer que la différenciation des sexes se dévoile par le biai des occupations de l’espace, étant donné qu’en observant on comprend que les femmes ne descendent jamais à la cave et les hommes ne mettent jamais les pieds dans la cuisine. Aussi en regardant la composition des tablées, femmes d’un côté, hommes de l’autre.

Elisa Coue, photographies, avril 2020
carnet d'observation six pièces et plus

Dans l’atelier de mon père

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par Stanislas Cornevin, étudiant en L1, ENSA Nantes

L’espace ou nous sommes installés à nécessité bon nombre de changements pour nous l’approprier. En effet, l’atelier n’était pas prévu pour accueillir quatre personnes pour y loger. Nous avons donc modifié l’espace. Il a fallu faire avec la météo car le chauffage n’est pas installé
dans l’espace atelier. Les choses ont souvent bougé et depuis seulement 2 semaines le placement définitif de notre “habitat” a vu le jour. Nous avons installé un espace commun “Le salon” et l’espace “Chambre”.


Puis petit à petit chacun s’est approprié l’espace qu’il désirait. Nous nous sommes appropriés les espaces selon nos envies : confort, efficacité, chaleur, fraîcheur, tranquillité ou sociabilité et surtout en fonction de nos besoins en travail. Les espaces communs servent à tout le monde mais chacun à malgré tout une “zone” à lui à défaut d’une pièce. Il est vrai que la notion d’intimité est très réduite au sein de cet espace. Rien n’est fermé, tout communique et aucune pièce ne nous est alloué. Nous nous adaptons tous, mais l’on ressent bien le besoin grandissant de chacun d’avoir son espace privatif et son temps à lui. On met en place des petits systèmes de roulement pour avoir un moment un peu plus privé au sein d’un espace, mais aucun endroit n’est officiellement à quelqu’un. Il s’agit d’un système de communication et de négociation implicite entre nous tous.

Stanislas Cornevin, photographies, avril 2020
carnet d'observation six pièces et plus

Une bouffée d’air frais

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par Clémence Havy, étudiante en L1, ENSA Nantes

Une semaine, deux semaines, trois semaines, un mois, bientôt deux. Enfermée, je perds la notion du temps. Toutes les journées se ressemblent. Chambre, cuisine, salon, jardin, cuisine, chambre. Et puis on recommence.

Ma maison n’est pas étroite pourtant, mais je me sens oppressée. Passer toute la journée dans une chambre à travailler sur un écran est très fatiguant psychologiquement.

Par chance, lorsqu’un brin de soleil montre le bout de son nez, je prends des vacances et je pars aussi loin que je puisse aller : le fond du jardin. Le jardin, cet unique lien avec l’extérieur. C’est une bouffée d’air frais. Grâce à lui je respire, je me promène, il est mon seul horizon. Je me promène et je vois ces choses que je n’avais jamais vus auparavant : des fleurs, des oiseaux, des petits insectes… Je n’ai jamais trouvé mon jardin aussi beau.

Clémence Havy, plan habité, avril 2020
Carnet d'observation trois pièces

Avec ma mère à Nantes

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par Malika Halimbekova, étudiante en L1, ENSA Nantes

Depuis le début de ce confinement on remarque un changement dans nos appropriations et nos usages de l’espace habité. On n’a jamais passé autant de temps chez nous que maintenant.


Dans le ménage, on remarque que nos rôles deviennent plus flous, on se partage beaucoup plus les tâches ménagères, je fais plus de cuisine et ensemble on fait également pas mal de bricolages, quelques rénovations
qu’on repoussait toujours à plus tard. De plus le sport est devenu indispensable, tous les matins, ce qui n’arrivait jamais pour ma mère, et ce qui nous à mener à aménager plus de place.

Aussi, comme il n’y a plus d’invités et qu’on ne sort plus on passe beaucoup plus de temps devant la télé à regarder des films ou de plus en plus à trouver quoi regarder de nouveau. Je mets aussi beaucoup plus souvent de la musique qu’avant dans le salon et non pas juste dans ma
chambre. Le balcon est très utilisé également pour prendre le soleil, passer des appels ou bien applaudir à 20h les services médicaux avec les voisins. On essaye de varier les usages, j’ai recommencé à lire, fait de la
couture, ma mère travaille aussi sur son français en lisant et en faisant des dictés. Enfin notre temps devant les écrans a considérablement augmenté pour les études.

Malika Halimbekova, plan habité, avril 2020
Carnet d'observation cinq pièces

Les distanciations à la maison

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par Coralie Guillon, étudiante en L1, ENSA Nantes

Nos usages et nos habitudes de logements ont un peu changé depuis le début du confinement. Par exemple, les mesures de sécurité et de distanciation ont eu un impact, comme on peut le voir sur le dessin de la table de la cuisine avec les couverts et nos dispositions. Ma mère se retrouve ainsi seule de son côté de la table. Ceci est dû au fait qu’elle travaille dans un laboratoire médical 1 à 3 jours par semaine réalisant des tests pour le virus, et qu’elle peut possiblement être plus sujette à une contamination. On peut observer aussi cette distanciation sur le dessin du canapé, où l’on retrouve une couverture et un oreiller qui y reste toute la journée. En effet mes parents ont fait le choix d’y dormir en alternance sur ce dernier afin d’éviter les contacts.

Ensuite le confinement a amené le télétravail, comme nous pouvons le voir sur le dessin du bureau du moins pour ma mère qui l’occupe ainsi continuellement lorsqu’elle travaille, et la chaise de bureau devient sa chaise puisque nous y allons que très rarement.
Et enfin, un des autres évènements que le confinement a permis est par exemple l’organisation de jeux en famille en semaine, sur la table de la cuisine que nous pouvons voir sur le dernier dessin, qui hors
confinement n’arriveraient pas. Cependant l’école à domicile, induit un décalage des horaires : mes frères peuvent se coucher plus tard et se lever aussi plus tard, ce qui permet des évènements plus exceptionnels.

par Coralie Guillon, dessins, avril 2020
Carnet d'observation quatre pièces

Nous vivons ensemble sans vraiment nous connaître

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par Joana Groux, étudiante en L1, ENSA Nantes

Mme C a donc une fille, moi-même, je ne vis jamais avec Mr G et encore moins avec ses enfants, pourtant cette situation me contraint, à un quotidien totalement différent, nous vivons ensemble tous les 4 sans vraiment nous connaître. Nous ne sommes pas animés par les même passions, certain aime faire de la course à pied d’autre préfère jardiner, ou bien encore regarder une série ou un film, affalé. Certains sont dynamique et motivé par cette situation, moi personnellement chacun de mes états d’esprits varies en fonction des jours et des heures, du beau temps ou de la pluie.


Et pourtant ce quotidien semble presque accepté et bénéfique pour chacun d’entre nous, encore une fois, personnellement, je m’adapte très facilement à la situation, et en profite pour faire toutes les choses que je n’ai pas le temps de faire habituellement, de la musique, du dessin, du sport. Le tout en m’adaptant au besoin, envies et plaisir de chacun des membres du ménage. On a tous, cherché à instaurer un équilibre, sans pour autant parler d’habitudes, un équilibre entre nos divers besoins, parfois nous faisons de la musculation mais Mme C n’aime pas ça alors, une autre fois nous ferons une partie de badminton, le but étant de faire correspondre les activités à tout le monde.

Joana Groux, plan habité, avril 2020