Archives par mot-clé : campagne

La cuisine reste le lieu de réunion de toute la famille

par Arthur Doret, étudiant en L1, ENSA Nantes

Confinés chez mes parents, le temps passe et repasse mais le lieu ne change pas. Il faudra s’y habituer. On annonce que l’école ne reprendra pas avant septembre. Alors on s’habitue. On s’occupe. On joue. On travaille un peu, beaucoup, plus pu moins passionnément.
On profite de la famille et on prend du temps pour soit. Passer du temps en famille c’est bien. C’est même essentiel. Mais il faut parfois prendre un temps seul pour décompresser et souffler un coup. Alors on trouve un lieu. Un moment. Une occupation pour laisser l’esprit respirer.


Avec le temps, on a alors besoin de voir de nouvelles têtes. On voit donc une nouvelle pratique se démocratiser. L’apéro à distance. Que ce soit la famille, les amis de la famille ou les amis de chacun, personne n’y échappe. En effet, nous sommes privés de les voir mais en avons besoins. Cela permet de changer le long quotidien qui nous est imposé. Le logement se transforme donc au grès des humeurs et des heures qui passent. On concilie dans un même lieu travail et détente. Il est compliqué alors pour l’esprit de faire la différence et la part des choses. On fait avec et c’est alors que l’on observe les espaces changés. Un lit devient un bureau. Le salon une salle de sport. Cependant, certains espaces évitent encore et toujours les modifications. La cuisine reste le lieu de réunion de toute la famille. Dans cet espace clôt, on pense tous à sortir. Voir des gens. Retourner à l’école. Faire les magasins. Chaque sortie est exceptionnelle. On savoure les longues routes de campagne que l’on connait pourtant s’y bien et on roule.

Arthur Doret, plan habité, avril 2020

Confinés à 10

par Flore Destremau, étudiante en L1, ENSA Nantes

Présentation des occupants de la maison :

  • Damien, 53 ans (n’est là que le weekend car il travaille la semaine)
  • Henriette, 52 ans, mère de famille et coach professionel
  • Augustin, 26 ans – cofondateur d’une start up
  • Audrey, femme d’Augustin, 27 ans – Consultante
  • Jean, 1mois et demi, fils d’Augustin et Audey
  • Thibault, 25 ans – Product manager
  • Inès, 24 ans – Développement de business et réinsertion de détenus
  • Bernadette (ou bernie), 21 ans – en stage,
  • Moi (Flore), 18 ans – étudiante en Architecture
  • Paul, 15 ans – en seconde
Flore Destremau, plan et photographies, avril 2020

Du co-working à la campagne

par Fleur Designe, étudiante en L1, ENSA Nantes

Evidemment, aux vues de la situation actuelle, notre logement est plus fortement investi et de nouveaux espaces, d’ordinaire inoccupés ont émergés. Les espaces intérieurs et notamment les lieux communs sont les plus exploités.


Par exemple, de nouveaux espaces de travail sont apparus. Certains espaces se sont transformés en véritable bureau et servent notamment au coworking tandis que d’autres sont plus exploités pour le télétravail.
Le fait d’être confiné nous fait passer plus de temps ensemble dans les espaces de vie pour certaines activités, qui s’avère être ici la salle à manger. Nos activités devant dorénavant se dérouler au sein de notre lieu de vie, nous avons chacun investis des espaces individuels ou bien collectifs pour regarder des films, des séries, pour lire, écouter de la musique… Lorsque le temps le permet, nous passons également beaucoup de temps dehors, sur la terrasse ou le jardin, nous permettant de nous dépenser et de prendre l’air. Pour conclure, on remarque que certains espaces deviennent officieux, comme un lit ou une table à manger qui se transforme en bureau par exemple.

Fleur Designe, plan et dessins habités, avril 2020

Les compromis d’usages

par Claire Delecrin, étudiante en L1, ENSA Nantes

Le confinement a obligé les deux aînés à quitter leur logement étudiant pour revenir dans la maison famille pour des raisons pratiques et de sécurité. Leur retour a eu des conséquences dans l’organisation des espaces du foyer.
En conséquence, certains espaces inoccupés suite à leur départ ont été réinvestis. C’est d’abord le cas de leurs chambres qu’ils ont retrouvées dès leur retour, mais cela correspond aussi à une salle de bain utilisée uniquement par les aînés et donc vide en temps normal.


De plus, les membres habituels du foyer ont également dû changer leurs habitudes suite à leur retour. Cela peut se traduire par des conflits d’espace comme le lieu du petit-déjeuner des enfants où une seule personne à la fois peut s’y installer. Alors lorsque deux membres sont levés en même temps, un des deux est obligé de s’installer ailleurs dans un endroit moins pratique. Le fait d’être de nouveau cinq dans ce logement impose la prise de repas dans la véranda qui doit donc être vidée pour tous les repas si elle a été investie auparavant, cette pièce ne peut donc plus être privatisée comme c’était le cas auparavant. La présence de cinq personnes dans le foyer rend la privatisation des espaces beaucoup plus compliquée principalement car plusieurs personnes veulent utiliser les espaces en commun en même temps.

Claire Delecrin, plan habité, avril 2020

Dans l’atelier de mon père

par Stanislas Cornevin, étudiant en L1, ENSA Nantes

L’espace ou nous sommes installés à nécessité bon nombre de changements pour nous l’approprier. En effet, l’atelier n’était pas prévu pour accueillir quatre personnes pour y loger. Nous avons donc modifié l’espace. Il a fallu faire avec la météo car le chauffage n’est pas installé
dans l’espace atelier. Les choses ont souvent bougé et depuis seulement 2 semaines le placement définitif de notre “habitat” a vu le jour. Nous avons installé un espace commun “Le salon” et l’espace “Chambre”.


Puis petit à petit chacun s’est approprié l’espace qu’il désirait. Nous nous sommes appropriés les espaces selon nos envies : confort, efficacité, chaleur, fraîcheur, tranquillité ou sociabilité et surtout en fonction de nos besoins en travail. Les espaces communs servent à tout le monde mais chacun à malgré tout une “zone” à lui à défaut d’une pièce. Il est vrai que la notion d’intimité est très réduite au sein de cet espace. Rien n’est fermé, tout communique et aucune pièce ne nous est alloué. Nous nous adaptons tous, mais l’on ressent bien le besoin grandissant de chacun d’avoir son espace privatif et son temps à lui. On met en place des petits systèmes de roulement pour avoir un moment un peu plus privé au sein d’un espace, mais aucun endroit n’est officiellement à quelqu’un. Il s’agit d’un système de communication et de négociation implicite entre nous tous.

Stanislas Cornevin, photographies, avril 2020

Reconnectés à l’essentiel : la terre et le ciel

par Alexis Guillemin, étudiant en L1, ENSA Nantes

Le rapport à l’extérieur de la maison est devenu plus important depuis que nous sommes cloîtrés chez nous.


Premièrement, avec le temps dégagé et le budget loisir réduit nous avons commencé à réaliser les projets en attente dans et à l’extérieur de la maison. Nous avons surtout accordé un grand soin au jardin, il est devenu important car nous y passons plus de temps.


Deuxièmement, nous avons redécouvert les champs. Il était rare (sauf pour mon père) d’aller s’y promener, d’y faire du vélo et des footings. Maman avait peu de temps quand elle rentrait du travaille pour s’aérer, en effet, les allers-retours jusqu’à la ville sont long.
Grâce au temps économisé sur les trajets par le télétravail elle prend le plaisir d’une balade quotidienne dans les champs. De mon côté, c’est le besoin d’aller respirer un peu ailleurs après avoir travaillé. D’habitude, je suis à la maison pour les vacances donc c’est déjà un espace de détente et si je veux changer d’air je vais chez des amis. A Nantes, je fais du sport un jour sur deux pour m’aérer l’esprit après les cours. Je pense que c’est mon rythme scolaire qui s’est importé ici. Garder la même hygiène de vie est important pour ne pas perdre tous ses repères.

Alexis Guillemin, plans habités, avril 2020

Au milieu des animaux

par Margo Garnier, étudiante en L1, ENSA Nantes

Le retour imprévu chez mes parents et par conséquent à une vie de famille a été plutôt brusque. Malgré le fait d’être quatre à vivre sous le même toit, ma soeur et moi gardons une certaine indépendance car ils nous laissent avoir nos propres heures pour toutes nos activités. J’étais plutôt satisfaite de retrouver un rythme de vie au niveau de l’alimentation car ce n’est pas du tout quelque chose que je prévois chez moi, dans mon appartement, et je mange donc souvent très tard. Avec le prolongement de la situation, même en n’ayant pas de tranches horaires habituellement strictes pour prendre des repas, le fait de ne plus pouvoir sortir pour suivre nos programmes journaliers nous déboussole. Ce décalage est maintenant devenu une habitude les jours où nous sommes tous à la maison, mais je l’apprécie parce que l’on mange en famille en prenant notre temps.

Le bruit le plus fort est celui du plus petit habitant de la maison : le perroquet. Il est jeune donc il chante, siffle et surtout crie énormément. Les discussions au sein de la famille constituent une gêne médiane pour la concentration. Enfin, les bruits de machines utilisées par mon père dans le garage sont peu audibles dans la maison.

Margo Garnier, plans habités, avril 2020