Archives par mot-clé : étroitesse

carnet d'observation six pièces et plus

Etouffer malgré l’espace

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par Pauline Bolut, étudiante en L1, ENSA Nantes

Voilà un mois que je suis de retour dans le logement familial qui m’accueille pour le confinement. La place ne manque pas, pourtant je commence à me sentir un peu plus à l’étroit chaque jour à tout partager. Je ne ressens pas le besoin de m’échapper de la maison pour souffler, il faut dire que le jardin nous sauve de cet étouffement. Pourtant, les promeneurs empruntant le sentier qui longe mon jardin ne m’apaisent pas quand j’y suis. Au sens contraire, l’angoisse émerge quand j’observe ces familles faire ce qu’il nous est interdit et que je me force à respecter les restrictions. Je n’ai pas la responsabilité de sortir, pourtant il faut bien affronter les risques pour nos besoins. Ce sont mes parents qui se chargent de faire les courses.

Nous sommes grandement exposés aux risques de contamination. Ma mère est au premier rang en tant que médecin. Elle rentre du travail, exténuée. C’est le même schéma après chaque journée à l’hôpital : quelques minutes pour prendre le temps de se désinfecter en arrivant, pas d’embrassades, pas de câlins, elle file vers la douche. Un rythme qui se répète la majorité de la semaine. Les premiers jours de confinement ont été éprouvants car je ressens la peur de mal exécuter les gestes barrières, à demander à ma mère qui vient de franchir le pas de la porte «  tu as mis du gel? ».

Pauline Bolut, dessin, avril 2020
Carnet d'observation micro-logement

Faire de la chambre étudiante son “chez-soi”

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par Mélissa Comoe, étudiante en L1, ENSA Nantes

Une chambre étudiante n’est pas un espace destiné à être investi toute une vie. C’est un espace de passage, de transition. Toutefois, pour s’y sentir comme le “chez soi” tant aimé, il nous arrive (et on le fait même très souvent) de le modifier, de le façonner à notre image le temps d’un instant, le temps de nos études. Il n’est pas permis de réaliser de grands changements dans la chambre, de percer un mur… Le meilleur moyen était donc pour moi l’usage de photos. Les photographies ont pour moi beaucoup de sens: elles sont un moyen efficace de figer dans sur un papier un souvenir, un moment. On peut tout prendre en photos : des personnes, des lieux, et à des moments différents. Dans ma chambre, on retrouve des photos de ma famille, des photos et des symboles de mes voyages…Tous ces éléments s’inscrivent dans ce qui est de plus importants pour moi : les souvenirs. Ils permettent de retracer d’où l’on vient et de déterminer où l’on va. Et tout ceci n’est possible que par ce que l’on fait à l’instant présent.

Mélissa Comoe, photographies, avril 2020
Carnet d'observation micro-logement

Voyager par la fenêtre

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par Jean-Martin Ettien, étudiant en L1, ENSA Nantes

La réduction du contact physique avec l’extérieur interroge notre sensibilité à d’autres sens qui nous exportent hors de notre logement à travers essentiellement notre fenêtre. La fenêtre est très importante dans notre logement. D’abord sa position conditionne celle de mon lit et de tout l’aménagement intérieur. Elle occupe une place primordiale désormais. Avant je ne l’ouvrais que pour laisser entrer la lumière et créer des courants d’air avec la porte d’entrée. Aujourd’hui, c’est mon Tram. Il me permet de voyager. En plus, étant donné que je passe beaucoup de temps à proximité, je regarde qui court dans la ruelle, les parents qui jouent avec leurs enfants, de quel appartement provient le son de piano…
Je suis plus sensible à tout ce qui se passe en dessous de mon bâtiment. Et je m’interroge sur les usages des espaces publics comme le jardin de notre immeuble qui n’a jamais été accessible. Je m’interroge également sur les matériaux de constructions des bâtiments et leurs capacités de réflexion, des ambiances traitées grâce aux balcons et leurs proximités avec les fenêtres voisines.
Je vois un monsieur à son balcon parler avec une dame qui est à sa fenêtre. Je me questionne sur ce genre de relations entres les espaces de prolongement de nos logements.
Cette fenêtre engendre bien plus que des flux de lumière, d’air, de sons et d’ambiances.

Jean-Martin Ettien, photographie et dessin, avril 2020
Carnet d'observation micro-logement

Un studio souple

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par Houssam Ghanmi, étudiant en L1, ENSA Nantes

“ Moins vous me donnerez d’espace, plus j’en aurai. ”

Björk

Nul ne peut nier que ce que nous vivons aujourd’hui est parmi les périodes les plus dures que jamais, mais d’une part cela peut être très bénéfique pour certains d’entre nous, cette situation inédite est, pour moi, une véritable chance pour être plus créatif et innovant, une chance pour s’habituer à être entre soi et soi-même, et de construire un rapport à soi plus satisfaisant, une opportunité pour avoir un recul face à ce que nous vivons, une chance pour se projeter, pour déterminer ce que nous voulons vraiment atteindre dans cette vie. Depuis le début du confinement, de nouveaux usages ont surgis dans mon studio de 18m2, d’autres se sont intensifiés : regarder des films dans mon lit, faire de l’exercice physique dans ma chambre, faire ses rendus à distance, préparer tous les repas du jour etc.

De plus, et en parallèle, la disposition des mobiliers devient de plus en plus souple; la petite salle à manger devient de temps en temps un espace pour exercer du sport etc. chose qui m’a permet à s’approprier l’espace plus qu’avant, puisqu’en situation ordinaire, je me trouvais au studio presque que pour me coucher vu que tout mon quotidien se faisait en dehors : rendus et travaux à l’école, activités physiques à la salle de sport etc. Il s’agit donc de ramener toutes ces activités routinières chez soi et les adapter à l’espace et aux moyens dont on dispose.

Houssam Ghanmi, dessin, avril 2020
Carnet d'observation micro-logement

Le bureau et la fenêtre

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par Charles-Pascal Pioffet-Ettori, étudiant en L1, ENSA Nantes

Je passe 90% du temps ou je ne dors pas devant mon ordinateur, et mon bureau a changé un peu depuis le début du confinement. Avant le confinement, il était plutôt vide. Mais maintenant il est assez bordélique, avec tout ce que je pourrai avoir besoin dans une journée, cela va de mon mon casque audio, à mon téléphone qui est tout le temps en charge, jusqu’à mon livre d’anglais, ou encore de quoi boire…


Un autre fait intéressant, c’est que le reborde fenêtre est épais, ce qui me permet aussi de pouvoir poser des choses dessus, ce qui agrandie le bureau, j’y pose mes trousses, mes cours, et le matériel utile, pour travailler. Mon bureau est vraiment organisé pour que je puisse avoir tout à porter de main quand je le veux.


Pendant les périodes de repas, je cuisine debout avec une vidéo et je mange sur le bureau, et j’enlève et décale, certain objet, du coté du bureau qui est contre la fenêtre. Le but est de gagner de la place pour poser mes couverts et mange.


Partons rêver un petit peu. Le soir avant d’aller me couche vers 3h de matin je prends souvent un temps pour penser, en regardant dehors, je trouve que la nuit est vraiment bien pour ce posé. J’ouvre aussi la fenêtre pour regarder, et respiré, un grand coup, il n’y a jamais de bruit ou presque. C’est un peu un moyen de sortir de ce confinement pendant un instant et après pour aller ce couché c’est vraiment plus facile, avec une tête vider de stresse.

Charles-Pascal Pioffet-Ettori, photographies, avril 2020
Carnet d'observation micro-logement

10 m2 à s’approprier

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par Harith Orou-Guidou, étudiant en L1, ENSA Nantes

Une chambre étudiante n’est pas un espace destiné à être investi toute une vie. C’est un espace de passage, de transition pour la vie en tant que indépendant. Toutefois, pour s’y sentir comme le “chez soi” tant aimé, il nous arrive de le modifier, de le façonner à notre image à différente période et pendant tout le temps que l’on n’y habite. Il n’est pas permis de réaliser de grands changements dans la chambre, de percer un mur par exemple.

Le meilleur moyen pour moi de m’approprier ce lieu est par l’usage des objets qui définissent mon activité principale et mes passes temps favoris. Ces objets tel que mes appareils électroniques représentent qui je suis et ce que j’aime. Le fait de les avoir dans ma chambre me donne une identité personnelle, une délimitation et un rapport par rapport aux autres dans mon espace. Dans ma chambre, on retrouve mes ordinateurs, ma sono, ma manette de jeu, mon casque; ce sont de petits éléments qui s’inscrivent dans ce qui est le plus importants pour moi : mon activité, mes projets, mon divertissement.

Harith Orou-Guidou, plans modifiés, avril 2020
Carnet d'observation cinq pièces

Le cocon personnel dans l’appartement collectif

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par Gustave Traon, étudiant en L1, ENSA Nantes

Comme je l’ai déjà dit, je suis rentré de mon logement étudiant à chez mes parents pour la période du confinement, j’ai donc pris l’habitude de vivre seul. Se réhabituer à vivre avec sa famille est un peut particulier, j’apporte donc beaucoup d’importance au temps que je passe seul dans ma chambre.

Après un peut d’observation on remarque vite que c’est le cas pour tout le monde dans la maisons, ce qui fais du sens parce que c’est un peut dure d’être collé entre nous toute la journée dans le salon.


Je me suis demandé comment chacun occupais son «cocon personnelle» et ce que ça signifiais. Selon moi ça signifie un endroit délimiter par des murs ou juste par habitude qui sont réservé a quelqu’un, il prend la forme de la chambre de la personne en général. En contre exemple, la chambre de mes parents est ouverte sur le salon et donc pas très privé. Leur espace ou ils sont seul tout les deux est souvent la petite table de la cuisine ou ils s’y installent plus souvent que d’habitude.

Gustave Traon, plan habité, avril 2020
Carnet d'observation micro-logement

La prison habitée

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par Ribal Tarhini, étudiant en L1, ENSA Nantes

Il y a des jours où je ne peux rien sentir. Avec l’addition de toute sorte de problèmes notamment au niveau financier et mobilier, ca devient spécialement difficile de passer le temps en gardant son calme et sa motivation, tout en essayant de capter les devoirs, les projets, les besoins, des problèmes familiaux et de relation déchirants, le sommeil, l’énergie, etc. Avec ca, vient la douleur. Le problème, ce n’est pas cette douleur. La douleur, ça te fait souffrir, mais ça ne te détruit pas. Le problème, c’est la solitude engendrée par la douleur. Elle te tue à petit feu, te coupe des autres et du monde et, réveille ce qu’il y a de pire en toi. Il y a des jours ou je me déteste de m’aimer autant.

C’est très accablant. Ces 4 murs limités, la sensation atroce de non-productivité, la fatigue, l’éloignement de ma famille et le fait que mes amis sont chez eux et pas sur Nantes, la solitude étouffante, cela me coûte cher et j’ai parfois l’impression de ne plus pouvoir me tenir debout. Mes sources sont également très limitées, j’ai l’impression d’être dépouillé de tout ce que je suis censé être. Mais avec le temps, je m’y habitue et je le surmonte. C’est un choix auquel je dois faire face pour devenir une meilleure personne.

Ribal Tarhini, dessin, avril 2020
Carnet d'observation micro-logement

Ensemble dans 18m2

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par Oumou Keita, étudiante en L1, ENSA Nantes

Zeynab et moi, nous avons un quotidien presque similaire et répétif chaque jour, on se lève pas tôt, au plus tard 12h et c’est Zeynab qui se lève en première, ouvre le store pour me réveiller de façon indirecte, lorsque la lumière du jour pénètre et envahi toute la pièce puis elle me devance pour faire sa toilette pendant que je traine dans le lit.

Une fois fini c’est à mon tour de faire ma toilette après cela, je la trouve déjà prête pour commencer à travailler puis je fais de même et c’est parti pour 3 h d’études .
On se retrouve à 15h pour faire le déjeuner et manger directement après avoir fini, cela nous prends généralement 1h ou 2 h de discussions et le plus souvent c’est sur ce que nous devons cuisiné, oui il nous arrive d’être en manque d’inspiration pour cuisiner. Au final on mange à 17h et on fait une sieste pour reprendre le boulot de 19h à 3h du matin chacun de son coté vue qu’on a pas les mêmes devoirs.

Oumou Keita, photographies, avril 2020
Carnet d'observation micro-logement

Confiné dans 11m2

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par Kabinet Kaba, étudiant en L1, ENSA Nantes

J’ai aménagé depuis Janvier dernier vu
l’avantage pour l’accès à l’école et pour
plus d’économie.


Je vis seul, sans animal et la maison n’est
pas de trop adopté à mes besoins
immenses et heureusement pour moi
que tout était meublé.


Il a des caractéristiques un peu spécifique
qui sont, l’orientation ouest qui donne
une bonne vue lumineuse, grâce à la
hauteur de l’étage on a une vue
imprenable sur toute l’étendue de son
entourage. La fenêtre est bien orientée à
la direction du vent et j’en profite à bien
la lumière de jour …

Kabinet Kaba, plan habité du T1, avril 2020