Archives par mot-clé : penser l'habitat

carnet d'observation six pièces et plus

Réaménager et rénover

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par Léo Bodin, étudiant en L1, ENSA Nantes

Comme vu précédemment, mon frère et moi-même passons beaucoup plus de temps dans nos chambres pour diverses activités. Nos chambres sont relativement petites avec 10 m² d’espace habitable. Leur aménagement n’a jamais été très optimal mais nous n’avions pas cherché à l’améliorer. Cependant, après quelques semaines de confinement, le besoin d’espace s’est fait ressentir.

Nous avons donc réaménagé nos chambres afin de maximiser l’espace au profis de ses nouveaux usages.
L’appropriation du logement pendant le confinement passe aussi par une rénovation de la maison. Mon père, ne travaillant plus qu’une semaine sur deux, en a profité pour revernir la ferme, les pannes et les poteaux de la terrasse couverte. Ma mère quant à elle, entre deux cours, a peint les cadres de portes restés nus jusque là.

Léo Bodin, dessin, avril 2020
carnet d'observation six pièces et plus

La maison est une petite entreprise

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par Enza Bidal, étudiante en L1, ENSA Nantes

J’avais quitté le nid, comme on dit… me re-voici. Je me ré-approprie cet espace que parents, frère et sœurs avaient déjà un peu empiété… Pour profiter des miens [et du Wi-Fi], mon espace de travail est délocalisé dans le séjour, la table à manger est devenue mon bureau, l’étagère à biblebots de ma mère ma bibliothèque et le radiateur en fonte accueille mes affaires de dessin…


La chambre de ma sœur a aussi été repensée. On ne faisait qu’y “passer“ et y dormir… elle est maintenant lieu de vie et de travail. On a fait disparaître les “jouets d’enfants“ restés trop longtemps. La déco a pris des airs de petit paradis : peinture “vert tropical“, succulentes et nouveaux tableaux ont pris place autour du bureau de “grande“.
Ma mère et Mickael se partagent comme toujours le salon : L’un, calé dans son fauteuil club, Mac Book sur les genoux, téléphone à l’oreille. L’autre passe ses journées en tête à tête avec l’écran de l’Imac, et ses clients accrochés aux écouteurs. Un petit coussin jaune a fait son apparition sur la chaise… “C’est plus confort.“
Clara et Marius ont poussé les meubles de leur chambre pour faire un peu de place au tapis de gym et aux altères : mi-bureau, mi salle de sport…


On circule aujourd’hui dans la maison, comme dans les locaux d’une petite entreprise. On traverse une salle de réunion, on passe la tête discrétement entre deux portes, pour annoncer l’heure du déjeuner ou se retrouver en “salle de pause“, autour du babyfoot. Il est juste à côté de la cuisine c’est parfait : celui qui perd, fais la vaisselle.

Enza Bidal, dessin, avril 2020
carnet d'observation six pièces et plus

Retour en Auvergne

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par Anaëlle Amblard, étudiante en L1, ENSA Nantes

Depuis le 15 Mars 2020, date à laquelle je suis rentrée de Nantes, nous sommes confinés au fin fond de l’Auvergne, dans la maison familiale mes deux frères mes parents et moi. Les avantages d’être confinés ici sont assez nombreux, en effet nous avons un grand terrain de 3000 m2 et nous sommes dans une zone très peu touchée par le virus ce qui est assez rassurant et qui évite quelques peu l’ambiance de stress et de panique qui aurait pu régner si on avait vécu en ville ou dans une région plus touchée.


Chaque membre de la famille vit son confinement assez différemment. Mon père, en chômage partiel est très heureux de ce confinement (sans pour autant oublier la tristesse de la situation actuelle évidemment) «ça fait 20 ans que je me tue au travail toute l’année pour 3 semaines de vacances d’été et là on me donne 6, 7 semaines avec ma famille pour être payé presque pareil, je suis heureux». Ma mère quant à elle, est plutôt dans l’appréhension de la suite, du déconfinement et de la maladie en elle-même. Travaillant en micro-crèche, elle aussi se retrouve en chômage partiel «ils me manquent mes petits nou-nou… ils vont tellement avoir grandis, mais je suis heureuse aussi d’avoir du temps à passer avec vous» Mes frères eux, ont envie de sortir, de retrouver leurs amis. Le plus âgé a dit «j’m’ennuie, j’ai vraiment envie de retourner au lycée, et je pensais pas le dire un jour !». Le plus jeune quant à lui dit «j’arrive à peu près à m’en sortir dans mes devoirs mais c’est long ». Pour ma part, le confinement commence à me peser, mon indépendance me manque, j’ai dû me réhabituer à vivre avec 4 personnes et je n’ai plus les mêmes libertés qu’avant. Ma vie d’étudiante me manque, et travailler dans ces conditions est assez compliqué.

Anaëlle Amblard, plans habités, avril 2020
carnet d'observation six pièces et plus

Confinés dans un ancien moulin

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par Louison Brault, étudiant en L1, ENSA Nantes

Avec le confinement mes parent ont entamé une série de travaux. La salle de bain, leur chambre et la lingerie font face à un remaniement total de le configuration mais aussi de leur décoration. On remarque alors qu’en cette période, beaucoup plus de travaux ont été entrepris en seulement un mois. Cela a créer un petit débarras temporaire, «jusqu’a la réouverture des décheteries», entre l’entrée et le salon. Cela n’est pas un problème alors que ça l’aurait été si nous n’étions pas en confinement. En effet cela est possible parce que nous n’accueillons personne, on peut alors se permettre cela le temps que la situation s’arrange.
Le salon a aussi été modifié. Comme nous l’avons vu précédemment il est
devenu un espace de travail pour mon frère et moi.
Enfin la terrasse a été aménagée de sorte à ce qu’on puisse profiter du soleil le matin. Habituellement cela ne se fait pas, puisque mes parents travaillent et partent avant le lever du soleil, nous mangeons sur l’autre terrasse le midi ou le soir en été, mais cette terrasse n’avais auparavant jamais vu de quelqu’un le matin.

Louison Brault, dessin, avril 2020
Carnet d'observation cinq pièces

La confrontation du privé et du commun

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par Lisa Bousseau, étudiante en L1, ENSA Nantes

Etant donné que les rapports avec l’extérieur sont très limités et que nous devons vivre dans notre logement encore pour plusieurs semaines, les espaces privés acquièrent une particulière importance par rapport aux espaces communs. Les chambres à l’étage sont calmes et situées aux extrémités de la maison. Elles sont donc principalement utilisées lorsque l’on souhaite s’isoler. En effet, ma soeur et moi-même les occupons pour travailler seules mais nous nous y retrouvons de plus en plus pour partager des moments à deux. La chambre des parents est occupée par mon père lorsque ma mère travaille dans le salon et ne souhaite être dérangée et inversement. Le bureau est également investi pour se retrouver plutôt seul. Ma soeur s’y installe souvent pour lire, faire du sport ou jouer de la musique. Ma mère l’occupe aussi régulièrement pour travailler ou moi-même lorsque je souhaite regarder un film en soirée. Le bureau est donc un espace du logement presque constamment investi mais sans être jamais utilisé par plusieurs membres de la famille à la fois. On le privilégie pour réaliser des activités individuelles.

D’autre part, les pièces de vie, habituellement considérées comme des espaces communs, semblent parfois accaparées par un seul membre de la famille comme c’est le cas lorsque les parents sont en réunion de travail. Nous devons donc chacun faire preuve de bon sens et s’adapter à la situation pour cohabiter au mieux ensemble. Cependant, les conflits sont parfois inévitables car la salle à manger est devenue un des espaces les plus prisés du logement. A partir de là, des interrogations peuvent surgir : Qui est le plus légitime à l’occuper ? Comment délimiter les espaces privés des espaces collectifs ?

Lisa Bousseau, plan habité, avril 2020
carnet d'observation six pièces et plus

Dans l’atelier de mon père

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par Stanislas Cornevin, étudiant en L1, ENSA Nantes

L’espace ou nous sommes installés à nécessité bon nombre de changements pour nous l’approprier. En effet, l’atelier n’était pas prévu pour accueillir quatre personnes pour y loger. Nous avons donc modifié l’espace. Il a fallu faire avec la météo car le chauffage n’est pas installé
dans l’espace atelier. Les choses ont souvent bougé et depuis seulement 2 semaines le placement définitif de notre “habitat” a vu le jour. Nous avons installé un espace commun “Le salon” et l’espace “Chambre”.


Puis petit à petit chacun s’est approprié l’espace qu’il désirait. Nous nous sommes appropriés les espaces selon nos envies : confort, efficacité, chaleur, fraîcheur, tranquillité ou sociabilité et surtout en fonction de nos besoins en travail. Les espaces communs servent à tout le monde mais chacun à malgré tout une “zone” à lui à défaut d’une pièce. Il est vrai que la notion d’intimité est très réduite au sein de cet espace. Rien n’est fermé, tout communique et aucune pièce ne nous est alloué. Nous nous adaptons tous, mais l’on ressent bien le besoin grandissant de chacun d’avoir son espace privatif et son temps à lui. On met en place des petits systèmes de roulement pour avoir un moment un peu plus privé au sein d’un espace, mais aucun endroit n’est officiellement à quelqu’un. Il s’agit d’un système de communication et de négociation implicite entre nous tous.

Stanislas Cornevin, photographies, avril 2020
Carnet d'observation trois pièces

Avec ma mère à Nantes

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par Malika Halimbekova, étudiante en L1, ENSA Nantes

Depuis le début de ce confinement on remarque un changement dans nos appropriations et nos usages de l’espace habité. On n’a jamais passé autant de temps chez nous que maintenant.


Dans le ménage, on remarque que nos rôles deviennent plus flous, on se partage beaucoup plus les tâches ménagères, je fais plus de cuisine et ensemble on fait également pas mal de bricolages, quelques rénovations
qu’on repoussait toujours à plus tard. De plus le sport est devenu indispensable, tous les matins, ce qui n’arrivait jamais pour ma mère, et ce qui nous à mener à aménager plus de place.

Aussi, comme il n’y a plus d’invités et qu’on ne sort plus on passe beaucoup plus de temps devant la télé à regarder des films ou de plus en plus à trouver quoi regarder de nouveau. Je mets aussi beaucoup plus souvent de la musique qu’avant dans le salon et non pas juste dans ma
chambre. Le balcon est très utilisé également pour prendre le soleil, passer des appels ou bien applaudir à 20h les services médicaux avec les voisins. On essaye de varier les usages, j’ai recommencé à lire, fait de la
couture, ma mère travaille aussi sur son français en lisant et en faisant des dictés. Enfin notre temps devant les écrans a considérablement augmenté pour les études.

Malika Halimbekova, plan habité, avril 2020
carnet d'observation six pièces et plus

Re-penser la maison familiale

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par Florian Pérennès, étudiant en L1, ENSA Nantes

Le confinement nous force a rester chez nous. Cela permet de mettre en avant les espaces occupés qui sont ceux dans lesquels on va passer la plupart de notre temps comme le salon, les chambres, les espaces de travail ou la cuisine.

Mais ces espaces mettent en relief de nombreux espaces inoccupés dans lesquelles nous n’allons pas alors que nous sommes tout le temps à la maison, cela amène une réflexion sur la nécessité de ces espaces. Par exemple avoir une véranda du même volume que la salle à manger, deux espaces inoccupées, montre qu’un seul de ces espaces serait nécessaire pour pouvoir notamment recevoir des invités.

De nombreux autres espaces sont simplement des endroits de stockages qui pourraient très bien être libérés avec un peu de rangement et de tri. Avoir deux lits en plus pour recevoir, un dans le bureau de ma mère et un autre dans le bureau de mon père est également inutile car jusqu’à maintenant, une seule personne au maximum a dormi dans la maison lors d’une réception.


On se rend donc compte que plus on a d’espace et plus l’on entasse de choses car il faut remplir l’espace… Cette maison a été construite dans les années 70 pour quatre personnes, c’était la belle époque de la surconsommation mais celle-ci est révolue et donc la maison inadaptée pour nous quatre aujourd’hui puisque nous sommes dans un élan de décroissance.

Florian Pérennès, plans repensés, avril 2020
carnet d'observation six pièces et plus

Profiter d’être ensemble

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par Gaspard Violleau, étudiant en L1, ENSA Nantes

Cette situation inédite de confinement a créé quelques changements au sein de notre espace d’habitation. En cette période exceptionnelle, je suis revenu chez mes parents le vendredi soir comme habituellement quand je rentre chez eux pour le week-end, après ma semaine de cours à Nantes. J’avais prévu de rester plus longtemps que d’habitude étant donné le premier discours de Macron sur la fermeture des établissements scolaires, en conséquence j’avais pris plus d’affaires et le minimum de matériel dont j’aurai besoin. Je ne pensais pas que cette période allait durer aussi longtemps, et je me suis rendu compte après quelques jours que j’avais oublié à Nantes de nombreuses affaires. Ce lieu de confinement est notre maison familiale, c’est un espace de vie plus grand et plus confortable que mon appartement à Nantes, c’est pour cela que j’ai choisi de m’y confiner, mais aussi pour ne pas me sentir isolé.


Lors de ce confinement, il y a eu quelques changements d’habitudes pour les membres de la famille. Mon père, continue à travailler mais seulement le matin pour effectuer les domiciles de ses patients. Ma mère, elle est en chômage partiel, elle s’occupe donc de nous. Mes parents trouvent aussi donc occupations car ils n’ont jamais autant de temps (s’occuper du jardin, faire des travaux dans la maison, lire, ranger…). Pour mes frères et sœur et moi, on doit suivre nos cours en télétravail, on s’est donc habitué à partager notre espace de travail, et à s’aider mutuellement.

On passe donc plus de temps tous ensemble, et notre adaptation au confinement c’est fait rapidement.

Gaspard Violleau, photograhies, avril 2020
carnet d'observation six pièces et plus

Comme un poisson rouge dans un bocal

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par Manon Tauzin, étudiante en L1, ENSA Nantes

Jour 1 du confinement : je viens de rentrer chez mon père pour ne pas être confinée seule dans mon petit appartement à Nantes. Nous ne savons pas grand chose de la situation future, mais mon départ prématuré de Nantes m’inquiète un peu.


Jour 5 :Nous nous adaptons petit à petit à la situation, mon père commence à faire du télé-travail, de mon côté de suis les cours à distance également. Ma valise n’est pas vidée.


Jour 12 : J’ai maintenant déballé ma valise, le confinement va durer un certain temps avant que je retourne à Nantes. Je commence à mettre du bazar un peu partout.


Jour 17 : Nous commençons à trouver le temps long avec mon père, je me sens enfermée comme un poisson rouge dans un bocal qui voudrait aller nager en mer. Je n’ai pas le moral et mes proches me manquent. Nous sortons pour nous dégourdir les jambes dans le quartier, tous les gens que nous croisons portent des masques et nous regardent d’un air suspicieux.


Jour 25 : Ma vie est monotone, j’ai l’impression de connaître chaque recoins de pièces par coeur. Aujourd’hui j’ai eu envie de changer mon environnement : j’ai fait une nouvelle décoration autours de mon lit. Mon père arrive à trouver des occupations : il travaille ; sort pour faire les courses ou exceptionnellement pour son travail ; fait de la cuisine (il a inventé un gratin à base de brocolis, lardons, poivrons et oignons). Je me met également à la cuisine pour faire de la pâtisserie.

Manon Tauzin, plan habité, avril 2020