Archives par mot-clé : télétravail

Carnet d'observation quatre pièces

Avec ma soeur dans la maison de notre mère

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par Louise Franqueville, étudiante en L1, ENSA Nantes

Le confinement se passe en compagnie de ma mère, habitant la maison toute l’année, et de ma sœur, très peu souvent en France, faisant ses études aux États-Unis. C’est un réel changement que nous vivons là, où plutôt un retour quelques années plus tôt. Je pense que nous n’avions pas vécu avec ma sœur plus de deux mois d’affilée depuis de début de ses études, il y a environ cinq ans. C’est une situation qui certainement perdurera je pense encore quelques mois, de par la fermeture des frontières. Nous avions perdu l’habitude de cohabiter toutes les trois.

L’activité principale à la maison est avant tout le travail. Ma mère, ingénieure travaille à la maison, et est très occupée. Ma sœur se prépare pour ses examens de fin d’année, et moi-même, je travaille pour mes études de façon régulière. Habituellement, ma mère télétravaille un jour par semaine. La transition entre le travail au bureau et le télétravail n’a pas été trop compliquée pour elle. C’est même une solution alternative qui lui convient, son lieu de travail étant situé à 50 minutes de la maison.

Cette période nous a permis de mettre en place une organisation optimisée. Le fait de pouvoir très peu sortir de chez nous nous invite à planifier les choses au maximum, notamment au niveau des courses et des repas. Nous sortons, à tour de rôles une fois par semaine pour aller au supermarché, pas plus. Afin de ne pas multiplier les sorties, nous planifions les repas pour la semaine et faisons les courses en fonction.

Louise Franqueville, dessins, avril 2020
Carnet d'observation cinq pièces

Confinée avec ma grand-mère… et ses chats

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par Léa Fichaux, étudiante en L, ENSA Nantes

La maison de ma grand-mère c’est d’abord une allée immense bordée de haies, puis un parc au centre duquel on trouve le pavillon, la maison est grande, amplement suffisante pour deux, et peuplée par onze chats recueillis. Arrivée impromptue, tout s’était décidé dans l’après-midi, ma grand-mère n’était pas vraiment prête.

Le début du confinement ça a été un apprentissage du vivre à deux, mélange des générations, des emplois du temps, perception différente de l’autre parfois. Et puis on était toutes les deux mal à l’aise, elle, se sentant « envahie » et moi ne sachant pas vraiment où mettre mes affaires ni comment participer aux tâches de la maison.

C’est aussi l’apprentissage de nouveaux espaces, des endroits où j’ai envie de travailler ou de me reposer mais qui finalement s’avèrent peu tranquilles, comme le salon qui est au centre des allés et venus de ma grand-mère lorsqu’elle travaille au jardin.

Léa Fichaux, plan habité, avril 2020
Carnet d'observation cinq pièces

Confinée en famille (recomposée)

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par Léonie, étudiante en L1, ENSA Nantes

Cher confinement,


Personne ne t’attendais, moi y compris, loin de là. Lors de ton annonce ce samedi 14 mars 2020, la réalité, la gravité de la situation on pourrait dire, m’est apparu d’un coup. Pour contrecarrer l’idée d’isolement que l’on se faisait de toi, je suis retournée chez mes parents pour pallier à la solitude que tu amenais avec toi. Vivre plus d’une semaine dans cette maison de mon enfance ne m’étais pas arrivé depuis plus de deux ans. Maintenant me voilà ici à passer une semaine sur deux dans cette maison qui ne m’appartient plus vraiment. Tu es l’occasion de passer du temps avec ses proches certes. Mais tu me fais passer du temps avec des gens que je ne connais pas au quotidien. Une belle mère que je ne connaissais que lors de weekends de temps en temps et une demi-sœur que je ne voyais que trop peu. Le fait de vivre à cinq entre les murs de cette maison, et le jardin (heureusement qu’il est là pour nous occuper de lui, à l’abandon depuis tant d’années) est un tout nouveau quotidien à mettre en place. Pour toi il faut se réadapter aux horaires de l’ensemble des habitants. Des horaires qui se veulent communes pour ce qui est des repas du moins, mais cela reste des horaires à suivre si je ne veux pas tomber dans la solitude que tu souhaites tant imposer autour de toi. Pour toi il aura fallu que je mette mes habitudes alimentaires de côté, que j’adapte mon organisation de travail, qui est mise à rude épreuve, dans ce lieu qui ne résonne pas pour moi comme étant un lieu de travail, mais comme il lieu de weekends, de vacances. Je ne saurais dire si tu es m’a été bénéfique ou non. Tu auras su me rapprocher de mes proches mais pour autant tu m’auras fait comprendre que je n’étais peut être plus faite pour vivre mon quotidien dans cette maison.

Léonie, plan annoté, avril 2020
carnet d'observation six pièces et plus

Coloniser pour télétravailler

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par Romane Penin, étudiante en L1, ENSA Nantes

Pour vivre au mieux cette situation extraordinaire, différentes appropriations, aménagements de l’espace ont vu le jour. Par exemple, mon petit frère s’est aménagé un bureau d’appoint pour être proche de l’ordinateur et ainsi avoir un accès plus rapide à ses cours en ligne. Ce bureau lui est donc complètement attribué pendant le confinement. Pour ce qui est de mon travail, j’utilise beaucoup plus ma chambre en particulier mon bureau et un meuble sur lequel toutes mes affaires de cours sont posées. Des fois, je m’approprie aussi la table de la salle qui m’offre un plus vaste espace de travail. C’est plus pratique quand je dois réaliser des grands plans.

On peut constater que les espaces de travail sont situés principalement à l’étage. En effet, les espaces ouverts sans cloison du rez-de-chaussée ne sont pas forcément pratiques pour travailler. On a plutôt besoin de pièces fermées situées majoritairement à l’étage pour pouvoir nous tenir à l’écart des autres, du bruit et du mouvement.

Romane Penin, plan habité, avril 2020
Carnet d'observation quatre pièces

La guerre de place

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par Jean Mitteault, étudiant en L1, ENSA Nantes

Dans mon logement ma sœur et ma mère travaille en télétravail, elles ont investie tout le séjour, rapporté des écrans d’ordinateur du travail, des téléphones, des dossiers… Le rez de chaussé de la maison c’est transformé en un « open space ». Leurs profession nécessite des appels constants, ma sœur travaille dans une agence d’intérim spécialisé dans le tertiaire notamment les entreprises pharmaceutiques, autrement dit en ses temps de covid elle ne manque pas de travail. Ma mère travail au conseil général et elle est chargée de répondre aux appels de personnes dans le besoin dans tout le département. L’ambiance est donc sérieuse et propice à travailler, les quelques échangent bref entre nous sont souvent coupées par une sonnerie de téléphone.

Avant d’organiser ma chambre avec un bureau d’appoint, je passais mon temps de travail dans le chaos téléphonique du rez de chaussée. En écrivant ce paragraphe je me demande encore comment je faisais. Néanmoins il m’arrive toujours d’y investir l’espace quand je dois fournir un travail graphique, c’est à mon tour de combattre leurs écrans et téléphones avec mes crayons, feutre et calques. Une vraie guerre de place est jouée sur la grande table du séjour, mais comme on peut le voir ci-dessous c’est souvent moi qui gagne…

Jean Mitteault, dessin partagé, avril 2020
carnet d'observation six pièces et plus

Le retour des enfants étudiants

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par Camille Hemery, étudiante en L1, ENSA Nantes

L’habitat est un lieu vivant par définition et habité par différentes personnes de tout âge. Cet habitat est une maison située dans la ville de La Baule-Escoublac. Habitée depuis 20 ans, cette maison a été construite par un ménage de quatre personnes, un couple, Marie-Laure et Franck et ses deux enfants âgés de 18 et 21 ans, Camille et Maxime.

Les pratiques et le mode de vie au sein de la maison a légèrement changé ces dernières années car les deux enfants sont partis l’un après l’autre en études supérieures, Maxime réside en semaine à Rennes, tandis que Camille est à Nantes. Ainsi, le weekend, l’organisation de la maison est quelque peu chamboulée par rapport à en semaine, Camille rentre tous les week-ends tandis que Maxime revient une semaine sur trois environ. Durant cette situation exceptionnelle qu’est le confinement, les quatre habitants de cette maison se retrouve à cohabiter, situation quelque peu exceptionnelle car l’habitude d’être ensemble tout le temps avait été perdue. Ainsi, le temps de cette période, les quatre membres du ménage ont dû s’adapter et s’organiser en fonction des uns et des autres pour continuer de vivre ensemble tout en continuant de travailler chacun de son côté.

Camille Hemery, plan habité du T6, avril 2020
Carnet d'observation deux pièces

Décider de rester ensemble à Nantes

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par Julia Roivas, étudiante en L1, ENSA NANTES

Avec mon copain, Clément, nous avons décidé de passer le
confinement dans notre appartement à Nantes. Le choix était
de rester à Nantes ou aller chez le père de Clément à
Limoges pour passer le confinement dans une maison avec un
jardin. Mais à la fin nous avons pensé que passer des
semaines fermés quelque part va être plus confortable chez
nous avec nos affaires et en tout tranquillité. Le confinement a
bouleversé notre quotidien. Pendant ces semaines nous sortons
une fois par semaine pour faire nos courses et cette petite
sortie est presque devenue le meilleur moment de la semaine.
Nous essayons garder le contact avec nos amis et nos proches
par des appels vidéo ou encore en jouant des jeux de société
en ligne avec eux.


Nous pouvons bien voir l’effet de confinement dans notre
appartement. Déjà par de petits détails comme les sacs de
poubelle des déchets recyclables que les gestionnaires de
notre immeuble ont demandé de garder chez nous car ils ne
sont pas collectés pour un moment. Ou encore par la table de
cuisine qui s’est transformé en espace de rangement car nous
mangeons tous nos repas au salon. Le travail à la maison a
aussi changé nos habitudes. Moi j’ai passe mes journées sur
mon bureau dans la chambre pour étudier et Clément passe
son temps sur le canapé du salon.


Le confinement nous a aussi fait trouver des nouveaux passetemps comme le jardinage. Nous faisons pousser des légumes
et des herbes sur notre balcon et dans le petit potager que
nous avons dans le jardin partagé de l’immeuble. Le seul
point positif du confinement : il nous a permis de rencontrer
nos voisins et passer quelques moments agréables avec eux
dans le jardin. En respectant les distances bien sûr !

Julia Roivas, plan habité du T2, avril 2020
Carnet d'observation quatre pièces

Un confinement dans le sud-est

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par Entsa Riofrio, étudiante en L1, ENSA Nantes

Le 15 mars, je monte dans le train, c’est avec chance que j’y parviens. Tout à coup, tout semblait s’arrêter progressivement, les activités cessaient petit à petit, le regard vide des gens s’intensifiait progressivement, ils ne se regardaient pratiquement plus. Au jour d’aujourd’hui, c’est toujours le cas, la peur règne dans les yeux, ils n’osent plus communiquer, ils baissent la tête, ils s’ignorent et passent outre. Tout cela nous paraît étrange pour nous qui aimons partager avec les autres, nous trouvons que cet événement modifie certaines mentalités et comportements, les personnes ne se considèrent plus.

A la maison, nous sommes quatre. Ma mère travaille pour une marque de
vêtements espagnole en faisant du télétravail et en voyageant de temps en temps et, depuis cet isolement, elle continue de faire du télétravail mais en chômage partiel à 50% étant donné qu’elle est la seule de l’entreprise à pouvoir faire l’intermédiaire entre la France et l’Espagne, tout cela sans se déplacer. Depuis le confinement, elle ne peut plus voyager et reste tout le temps à la maison, cette situation ne la change pas d’environnement de travail habituel, la nouveauté est qu’elle a ses enfants à ses côtés toute la journée.


Mon frère, que l’on surnomme Titi, est à sa quatrième année du collège de notre commune, située à 5 minutes en voiture. Il passe ses journées en cours et la plupart du temps il est avec notre mère, parfois il va chez notre père. Malgré leur divorce, nos parents s’entendent bien, ils se mettent d’accord pour passer du temps avec nous et se partagent la garde en fonction des déplacements de notre mère. En ces temps, c’est notre père qui vient nous voir, environ une fois par semaine.

Entsa Riofrio, Croquis, avril 2020